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Festival Archipel 2020

Tristan Murail

Mémoire/Erosion  (1976)  #17’
pour cor et neuf instrumentistes
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  7.  

D.R.
En concert
Érosions - 02.04

Mémoire/Erosion est un exemple typique de l'influence qu'ont eue les techniques de studio sur l'écriture instrumentale à une certaine époque. On pensera à l'orchestre de Ligeti, nourri de ses expériences avec la bande magnétique, aux décalages de phase de Steve Reich, aux techniques de «montage» utilisées par Ivo Malec et, bien sûr, aux «espaces acoustiques» de Gérard Grisey. Mémoire/Erosion est né de l'observation du processus électronique de la classique «boucle de réinjection»: deux magnétophones sont reliés par une boucle de bande magnétique qui court de l'un à l'autre - le premier enregistre les sons injectés, le second, quelques secondes plus tard, les lit et les renvoie au premier où ils se mixent aux nouveaux sons injectés, et ainsi de suite à l'infini. Au bout d'un certain temps, à force d'être copiés, mixés, recopiés, les sons se déforment, s'érodent.
Ce processus sert de modèle à une partition purement instrumentale. Les sons émis par le cor sont repris, comme en canon, par tous les instruments successivement, au bout d'un laps de temps qui varie (de une à trois secondes) au cours de l'œuvre. Ceci confère à la pièce une certaine périodicité, une base rythmique, et en même temps construit une trame qui évolue lentement,

sous l'effet de l'injection d'éléments nouveaux par le cor. C'est le système de mémoire. Mais la mémoire est perturbée par le phénomène de l'érosion: les imitations sont modifiées sans cesse, par arasement, par bourgeonnement, par prolifération, par dérive à l'intérieur du son lui-même. Ainsi naît un second principe dynamique de l'œuvre, celui de l'entropie, qui tend à faire retourner la musique à l'état de bruit (comme le souffle et les parasites s'accumulent sur une bande magnétique sans cesse recopiée). La musique oscille donc perpétuellement entre des harmonies «claires», des timbres purs, des rythmes simples et réguliers, et des agrégats complexes, des sons instrumentaux déformés, une prolifération rythmique tendant à l'indifférenciation. Cependant, la décomposition du son original fournit de nouveaux germes qui se développent, comme une plante naît d'une graine, et qui relancent le processus musical.
On entendra aussi quelques effets ironiquement imitatifs du procédé électronique que Mémoire/Erosion évoque, par exemple l'effet de souffle instrumental par quoi la pièce commence et s'achève, le «clic» final ou le bruit de «collant» qui succède à un effet de saturation du dispositif imaginaire de réinjection.
Malheureusement, depuis le son numérique et le montage-mixage sur ordinateur, toute cette poésie du souffle et du clic a disparu...

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