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Quiconque l'a déjà vu en concert sait combien cet homme est multiple. L'émigrant australien a posé ses valises à Nantes en 2004. Il a depuis gravé son empreinte parmi celles des plus singuliers batteurs et/ou percussionnistes qui martèlent l'espace sonore des musiques expérimentales de par le globe. Avec son approche brute et pourtant érudite de l'instrument, on oublie la technique, on écoute la musique. Habitué à tourner en solo, on le croise aussi régulièrement entourés de la crème des stakhanovistes de la free music d'aujourd'hui (Oren Ambarchi, Anthony Pateras, Jerome Noetinger, Jean-Luc Guionnet …) mais sa musique dépasse tous les carcans des identités restreintes. Will Guthrie est aussi un homme qui s'est nourri de sons de partout, et il nous fait entendre ce qu'il en a digéré. Une musique aux racines apparentes mais à la modernité bien affirmée. Cependant sa «multiplicité» ne concerne pas la diversité de ses projets mais le fait qu'il est un musicien «pluriel» au sens propre. Il suffit d'écouter 'Sacrée Obsession'pour s'en rendre compte. Ce n'est pas un solo qui s'entend, c'est une affaire à plusieurs. Il fait parler plusieurs voix. Il devient un ensemble. Et un ensemble sacrément sérieux qui s'apparente aux rituels collectifs. C'est une communauté au travail, on s'écoute la plupart du temps, on se répond, on se coupe la parole aussi. L'un monte le ton,