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La motivation initiale de cette «Petite sérénade de la disparition» a été le célèbre tableau de Bruegel, La Chute d'lcare. Mis à part la fécondité bucolique de ses lumineuses images, ce qui m'a le plus impressionné est la touchante incongruité entre le titre et le peu d'importance du rôle assigné à l'événement dont la représentation est annoncée. Comme dans un grand nombre de tableaux de cette époque, cet événement sert de prétexte à un véritable maelström d'images et de références qui finissent par mener leur vie propre. Ce que cette pièce tente de suggérer est, par conséquent, moins une réflexion sur la dimension héroïco-tragique du mythe sous-jacent, qu'une transcription de l'étrange sensation de «ce qui a d'ores et déjà eu lieu», qu'évoque brillamment Bruegel dans la vue qu'il offre d'un monde menant sereinement ses propres affaires, sans se soucier de la paire de jambes, minuscules au point d'être presque invisibles,
La Chute d'lcare, pour petit ensemble avec accompagnement de clarinette, est une commande de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne et a été interprétée pour la première fois au Festival de Strasbourg de 1988 par Armand Angster et le Nieuw Ensemble, dirigé par Ed Spaniaard.