Depuis 1998, Keja Ho Kramer utilise la vidéo comme support principal. Sa démarche est solidement ancrée dans les principes traditionnels du film narratif, sans pour autant s'y limiter. Ses investigations expérimentales s'incarnent dans le jeu sur la forme (plan fixe, film muet) ainsi que dans le traitement de sujets forts tels que les politiques identitaires et la critique sociale.

Parallèlement, dans une approche puriste de l'image, elle fait de ses deux caméras (appareil photo argentique et caméra vidéo) deux yeux sensoriels qui captent le monde. Le pixel, comme le grain photographique, sont des matières organiques qui se sculptent avec la lumière naturelle. Librement, avec la mémoire d'une tradition liée à un certain type de fabrique d'image (main-caméra-monde), Keja a réalisé plusieurs vidéos, entre autres Digital Blue en 1999, Double en 2005, Le Ciel est mon plafond en 2006, Les yeux l'un de l'autre en 2006, Les Carnets de la Bête en 2008. Elle montre son travail dans les festivals internationaux et les musées (Locarno, Rotterdam, Biennale de Venise, Beaubourg) et collabore depuis plusieurs années avec le réalisateur Stephen Dwoskin, la danseuse Myriam Gourfink et le musicien Kasper Toeplitz.