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| Furrer: …ferner gesang… | |
| Fagin: Filamentos | |
| Demierre: Flash-Songs | |
| Brown: Folio and 4 Systems | |
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Dans une des toutes premières œuvres répondant à cette préoccupation, Décembre 52 de Earle Brown, ne subsiste plus aucun signe conventionnel. La partition consiste en une unique feuille blanche rectangulaire, sur laquelle sont inscrits des traits noirs de différentes épaisseurs et longueurs, verticaux ou horizontaux. L'emplacement des graphismes ainsi que leur taille peuvent suggérer des jeux de registres, d'intensités, de durées, bien qu'aucune instrumentation ni aucun temps global d'exécution ne soient définis. Aucune direction de réalisation ne semble favorisée, non plus qu'un sens de lecture, nulle portée, nul point de repère n'aidant à s'orienter dans un sens plutôt qu'un autre. C'est pourquoi, à propos de cette partition, Earle Brown a pu parler d' « exécution composée » et non de « composition exécutée ». La forme du processus n'existe pas en elle-même, mais pour les musiciens, collectivement, résultat d'une activité menée ensemble, en fonction de ses rebondissements ; en conséquence, les musiciens sont « impliqués dans la génération même de l'œuvre (…). La partition est une image de cet espace à un instant qui doit toujours être saisi comme irréel et transitoire… L'exécutant doit mettre tout cela en mouvement, ce qui signifie réaliser qu'elle est en mouvement et entrer en elle. Soit se tenir là et la laisser bouger ou se déplacer à travers elle selon des vitesses variables ». C'est cet aspect synergétique qui rend le projet fondamentalement ouvert, lui donnant un statut de work in progress. La dimension graphique constituera-t-elle le véhicule le plus adéquat pour favoriser le dynamisme du processus, si elle est dégagée de tout jeu de correspondances ou équivalences plus ou moins analogiques avec la représentation sonore ? Pour suspendre toute inclination à ne comprendre les rapports de la graphie au temps qu'à la suite de certaines déductions spatiales, il insiste sur la nécessité de produire des situations graphiques énigmatiques, d' « étendre et intensifier l'ambiguïté inhérente à toute représentation graphique et à toute réponse du compositeur, de l'exécutant et du public qui peut lui être faite ». Dans les notes écrites par E. Brown simultanément à la composition de Décembre 52, Folio ou Four Systems, l'accent est mis sur la nécessité d'échapper à la directivité de la lecture, pour atteindre un déchiffrage à dimensions multiples. La disposition des signes graphiques de Decembre 52 rend d'ailleurs difficilement concevable, pour une réalisation sonore ou indépendamment d'elle, une lecture unidimensionnelle de la page en accord avec les principes traditionnels de lecture d'une partition.
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