Passeggiata signifie littéralement promenade. L'idée fondamentale de ce projet est de proposer une perception renouvelée de l'œuvre au rythme des diffusions, un peu à la manière d'un passant qui prendrait différents chemins pour explorer un même lieu avec différents points de vue. Lors de ses déambulations dans le cloître de l'abbaye de Royaumont, l'auditeur se trouve immergé dans un monde sonore ambigu, à mi-chemin entre l'orgue et l'électronique.
L'installation consiste en un système de diffusion électroacoustique de 14 haut-parleurs répartis en 2 plans distincts : une série de 8 haut-parleurs situés en bas dans le jardin et une série de 6 haut-parleurs situés en haut sur les terrasses du cloître. L'essentiel du matériau sonore de l'installation est issu des sons de l'orgue Cavaillé-Coll situé dans le réfectoire des moines de l'abbaye de Royaumont.
L'orgue, instrument aux combinaisons sonores complexes et riches, se mélange à des sons électroniques dans des jeux de résonances ou de textures polyphoniques. Outre les particularités acoustiques du cloître, les sources sonores sont spatialisées de manière à confronter les résonances et les jeux d'articulations des sons. Il s'agit de créer une ambiguïté de perception entre un "espace réel" qui possède ses propres caractéristiques acoustiques et des "espaces virtuels" créés grâce à des localisations, des mouvements sonores ou des articulations spécifiques.
Mes remerciements chaleureux à Francesco Filidei, Diana Soh et Philippe Moënne-Loccoz pour leur contribution aux enregistrements.
À partir de cette installation, David Hudry a réalisé une version concert de Passeggiata que nous présentons en création [NDLR].