Précoce, le jeune Glass obtient une licence à l’Université de Chicago à dix-neuf ans, puis fréquente la Juilliard School où il rencontre Steve Reich. Darius Milhaud, alors aux Etats-Unis, et dont il suit brièvement l’enseignement, l’encouragera dans l’écriture tonale. En 1963, lorsqu’il rejoint la France et fréquente les cours de Nadia Boulanger, il doit recommencer son apprentissage à la base, se plier au rigorisme de l’enseignement français de l’harmonie et du contrepoint. Transcrivant des improvisations de Ravi Shankar, il découvre les structures répétitives de la musique indienne.
De retour à New York en 1967, il s’installe à Chelsea où il mène une vie de bohème, notamment avec Reich qui a déjà composé ses propres œuvres répétitives, dites « minimalistes », et monté son ensemble de musiciens. Glass joue bientôt avec Reich les œuvres de l’un et de l’autre. Le premier style – sévère minimalisme – le mènera jusqu’au milieu des années soixante-dix et semble s’achever avec Music in twelve Parts. Une commande prestigieuse vient alors, qui sera suivie d’une célébrité soudaine : Einstein on the Beach créé au Metropolitan Opera en 1976.
Aujourd’hui, sa production compte une vingtaine d'opéras, huit symphonies, des oeuvres concertantes nombreuses, une quantité non moins impressionnante de musique de chambre. Glass, « ambassadeur de la musique savante » auprès des stars de la musique populaire, aura côtoyé (et parfois collaboré avec) Paul Simon, Susan Vega ou David Bowie.
En 2007, il écrit Book of Longing sur un cycle de chansons et de poèmes écrits par Leonard Cohen. Le lien populaire-savant a toujours inspiré l’œuvre de Glass, dès la musique des débuts qui employait les mêmes claviers électroniques que la musique pop.