Inventario I et d'autres compositions pour piano et bande (Inventario II) et pour ensemble et bande appartiennent à une série d'œuvres qui traitent sous différents aspects de la structure liée à l'espace-temps et à la syntaxe. Tels les répétitions et les liens que nous pouvons trouver dans de petits fragments de sons comme dans de plus grandes structures. Ces œuvres jouent sur le contraste entre la discontinuité et la continuité.
Ce genre de syntaxe est présent à différents niveaux dans l'organisation musicale, que ce soit dans la texture du son, le rythme, les séquences ou dans l'ordre des parties. La continuité résulte de la succession d'éléments fragmentés comme le sont les carreaux de mosaïque qui forment ensemble une image. La technique employée ici (principalement l'échantillonnage) reprend l'idée principale utilisée pour l'enregistrement de la pièce Estudio de ruidos y campanas (1996).
Une notion importante pour l'ensemble du cycle est l'agencement formelle des éléments qui peuvent être organisés de façon logique comme un alphabet, une série de nombres, ou des livres dans une bibliothèque, ou être simplement juxtaposés sans lien comme l'est la succession arbitraire des vitrines dans une rue, une liste de courses, une succession d'appels téléphoniques.
Le matériel est composé de sons naturels et synthétiques, de piano, de cloches ainsi que de sons émanant des objets de la sculptrice Susanne Kompast à Vienne. La pièce a été composée lors d'un séjour à l'IMEB en février 1999 puis révisée en 2003 dans mon studio privé.