Œuvres

David Lang
The Anvil Chorus  1991 #07mn

Joué le 17 mars à 13h

© Peter Serling, 2009

Quand le percussionniste Steve Schick m’a demandé de lui écrire une pièce solo, j’avais envie de composer une œuvre qui puisse témoigner de la connexion entre la percussion et les activités du quotidien. Je n’avais pas envie de travailler avec les beaux instruments épurés tels que le vibraphone ou les carillons qui ont été inventés dans le but de permettre aux percussionnistes de jouer sagement aux côtés des autres musiciens. J’avais envie, avant toute chose, de rappeler au public l’histoire fascinante de la percussion, que depuis la nuit des temps les hommes ont toujours frappé sur des objets en raison de leurs professions.

Puis, je me suis rappelé que j’avais lu un livre, autrefois, portant sur le sujet de l’histoire de la forge. Ce livre a éveillé en moi un intérêt particulier pour les forgerons de l’époque médiévale qui se sont servis de la musique pour les aider et les accompagner dans leur travail. Même si les petites tâches pouvaient aisément se faire par un seul forgeron, les plus complexes posaient un problème intéressant. Comment plusieurs forgerons pouvaient-ils frapper sur une même et seule pièce de métal sans se bousculer ou se marcher dessus ? Les forgerons ont trouvé la solution en chantant ensemble des chansons qui rythmaient les coups de marteaux. Il y avait une chanson différente pour chaque nombre de forgerons qui participaient. Evidemment, une chanson qui permettait trois coups de marteaux porterait à confusion et serait même dangereux si elle était utilisée pour coordonner quatre forgerons.

Ma pièce solo pour percussion The Anvil Chorus utilise également une mélodie afin de contrôler divers schémas de rythmes. La mélodie est jouée sur un morceau de ferraille résonante choisi par le percussionniste en question et ce dernier y ajoute certaines lois. Ceci a pour effet de créer un accompagnement peu conventionnel en utilisant de la ferraille non résonante dont le son est produit par l'action des mains et pieds.

David Lang
Traduit de l'anglais par Elvira Zijlstra