Roberto Gerhard étudie le piano avec Granados, puis la composition avec Felipe Pedrell. A la mort de ce dernier en 1922, il part étudier à Vienne avec Schoenberg. De retour à Barcelone en 1928, il devient une figure centrale de l’avant-garde catalane se liant d’amitié avec des personnalités telles que Pablo Casals et Joan Miró. Ayant pris fait et cause pour les républicains lors de la guerre civile espagnole, Gerhard se réfugie en France en 1939 et s’installe cette même année à Cambridge (Angleterre). C’est dans ce pays qu’il produit une série d’œuvres pour la scène et l’orchestre qui lui ont valu une réputation internationale.
Il compose ensuite la Symphonie (en mémoire de Felipe Pedrell), le ballet Don Quixote, son premier quatuor à cordes
et l’opéra La Duègne. Dans les années cinquante, Gerhard développe son propre style musical, en synthétisant le sérialisme de Schoenberg et la musique populaire catalane. Durant cette période il fut aussi reconnu comme le premier compositeur à utiliser sérieusement le dispositif électronique. Gerhard collabore largement avec les Ateliers radiophoniques de la BBC nouvellement créés, et produit une série d’œuvres électroniques abstraites ainsi que de la musique électronique pour la scène, dont en particulier sa partition pour la Royal Shakespeare Production 1955 du Roi Lear. Dans les dix dernières années de sa vie, son langage musical évoluera toujours plus, comme en témoignent ses dernières œuvres majeures - les Symphonies N°3 et 4, la Symphonie de chambre, Leo et le magistral Concerto pour orchestre.