À la confluence de trois traditions : celle de l'avant-gardisme américain de son professeur Henry Cowell, l'inventeur du cluster, de la modernité européenne et du dodécaphonisme d’Arnold Schoenberg dont il reçut l'enseignement, et de la grande tradition du gamelan indonésien du maître KRT Wasitodiningrat, Lou Harrison (USA 1917-2003) symbolise le melting-pot culturel de la musique californienne. Dans Philemon et Baukis, pour violon et gamelan, ou dans Bubaran Robert, il tente une synthèse de ces cultures. Autre passeur, du monde de l'improvisation à celui de l'écriture, le compositeur et tromboniste suisse Roland Dahinden (Suisse 1962), qui joua avec Miles Davis et Anthony Braxton, nous fait entendre sa création, commande d'Archipel, écho occidental de la percussion indonésienne. D'autres créations de Nord-Américains, Larry Polansky (USA 1954), Billy Martin (USA
Inventé par Benjamin Franklin, qui, entre paratonnerre et Constitution américaine, s'occupa aussi de musique, l'armonica de verre fut un instrument prisé, pendant ses séances de « magnétisme », par Franz Mesmer qui le fit découvrir à Mozart. Heinz Holliger (Suisse 1939) reprend aujourd'hui la formation exacte de cet Adagio et Rondo K.617 pour une création dans ce concert qui croise musique suisse (Nicolas Bolens, Suisse 1963) et américaine (Ursula Mamlok, USA 1923) sous l'égide de Mozart et de ce timbre de cristal qui déclencherait la folie des interprètes et des auditeurs (concert Swiss Chamber Soloists, dimanche 29 mars 11h, Conservatoire).