Riccardo Nova

Yagé Howl  (2014)  #13mn — première suisse
pour ensemble amplifié et électronique

D.R.
En concert
L'invitation au mauvais voyage - je 17.3 20h

Vidéos

Nous avons souvent pensé/discuté avec Fausto Romitelli d’un possible programme où au moins un morceau serait composé à quatre mains.

Lorsque le festival Milano Musica m’a commandé une nouvelle oeuvre pour célébrer le dixième anniversaire de la mort de Fausto, je me suis immédiatement rappelé ces conversations. Nous avions pensé réunir ma recherche/obsession rythmique à sa recherche sur le timbre… chose à la fois monstrueuse et hypnotique. Par cette œuvre, j’ai voulu donner forme aux suggestions restées dans ma mémoire et faire suite aux idées échangées autrefois avec Fausto sur ce projet à quatre mains.

Le Yagé (également connu sous le nom de Ayahuasca) est l’un des nombreux noms attribués à une boisson sacrée et préparée depuis des temps préhistoriques dans le bassin du fleuve Amazone et ses zones adjacentes. Les caractéristiques les plus extraordinaires du Yagé proviennent de sa pharmacologie particulière. Cette boisson, utilisée lors de nombreux rituels chamaniques,

provoque des effets visuels et physiologiques engendrés par une inhibition enzymatique. Les lianes de l’espèce Banisteriopsis – qui contiennent les alcaloïdes de l’harmine, le tétrahydro-harmine, et l’harmaline – sont à la base de cette infusion.

Dans les années 1950, William Burroughs fit un long voyage le long de l’Amazone à la recherche du Yagé et publia par la suite les lettres écrites à Allen Ginsberg durant ce périple sous le titre: The Yage Letters.

Yagé howl se lie, sans trouver de continuité, au second Bad trip de Romitteli.

Le Mi bémol final du second Bad trip devient la fréquence majeure de la hiérarchie, et donne vie à l’ensemble du réseau et de ses 26 différents accords joués en temps réel par deux claviéristes. Chacun des éléments des trois Bad Trip reviendra muté, cette fois-ci et par la suite, pour mieux augmenter leur nature obsessionnelle et cyclique.

Bon voyage !

Riccardo Nova
Traduit de l'italien par Laure Texier