Sarkis «L'Atelier depuis 19380» (1994)
En concert
Parcours musical pour les enfants - sa 12.3 11h

Boîte à musique, parcours musical pour le jeune public (1h15)

Les élèves du Conservatoire Populaire de Musique ont composé des morceaux inspirés d’œuvres du Mamco qui seront joués au musée pour permettre au jeune public de découvrir l’univers instrumental. Guidés par les sonorités, les enfants se dirigeront vers l’instrument qu’ils souhaitent apprendre.

Coproduction avec le CEGM (Confédération des Écoles genevoises de musique), le CMC (Centre de musique contemporaine de Genève) et le festival Archipel.

Professeur de la classe de compositions : Arturo Corrales

Professeurs associés : Antoinette Baehler, Christophe Daverio, Céline Gaydescombes, Rada Hadjikostova, Daniel Holliger, Yves Massy, Cécile Renzi-Pacoureau, Natalya Vincent.

1er étage

Sarkis, L'Atelier depuis 19380 (1994)

Dès 1994, L’Atelier depuis 19380 est installé de manière pérenne dans une cabane en bois démontable. L’atelier est un lieu central dans la pratique de cet artiste d’origine arménienne, c’est un lieu où les œuvres se ressourcent entre-elles. Pour Sarkis (né en 1938), l’artiste est un passeur entre le monde, le séculier et le champ culturel. Les incursions de son œuvre dans des disciplines aussi variées que la musique, l’architecture, le cinéma, la littérature et la philosophie la font entrer en résonance avec mille choses de ce siècle et du siècle passé. Sarkis puise dans la mémoire des lieux et des objets qu’il choisit, dans l’histoire collective ou personnelle pour concevoir des œuvres faites de matériaux bruts aux résonances multiples.

Composition : Varoujan Cheterian

Musiciens : Bruno Hausler, Augustin Margot, Xenia Milliquet, Lukas Ynga Venegas

« Bienvenue dans l’atelier de Sarkis… Ici les murs ont des oreilles ; on en a plein les yeux à force de voir de l’or et on ne voit les cieux qu’à travers quatre couleurs. Soyez aux aguets! L’art s’infiltre sans filtre, sans voix, ça va? À tout à l’heure. »

Claudio Parmiggiani, Cripta (1994)

Architecture secrète, cette œuvre consiste, comme son titre l’indique, en une crypte à l’intérieur de laquelle le visiteur pénètre en se baissant. Plongé dans un lieu obscur, il découvre alors des empreintes de mains apposées sur les parois et le plafond noirs. Ce sont celles de la main droite de l’artiste (né en 1943) qui a réalisé lui-même ce travail avec de la peinture acrylique de couleur. Semblable à une grotte préhistorique, cette pièce unique est une revisitation ludique des origines de l’histoire de l’art. Elle nous plonge dans l’obscurité des commencements et donne au musée d’art contemporain un ancrage ancien. Elle indique par là même combien travailler maintenant, pour un artiste, c’est aussi se souvenir, c’est circuler dans le temps. L’aspect religieux de la crypte classique disparaît ici au profit d’une célébration profane de la mémoire.

Composition : Noé Forissier

Musiciens : Marhame Diouf et Elise Tesnière

« La pièce est écrite pour l’espace éponyme, en partant de la sensation qu’il procure et de son acoustique propre. J’aimerai que cette pièce s’adresse au corps de l’auditeur avant de s’adresser à son esprit. J’aimerai donner une dimension sonore à cette salle dont Parmiggiani dit : "c’est une œuvre que l’on ne peut voir qu’avec les yeux et dans le noir, parce que l’obscurité est sa propre lumière ; c’est une œuvre que l’on peut seulement vivre " »

2e étage

Christo, Corridor Store Front (1967)

Corridor Store Front est une œuvre clé dans le travail de Christo (né en 1935), bien connu pour ces entreprises de recouvrement. Cette œuvre réunit plusieurs traits de l’art de l’époque de la fin des années 1960, notamment l’interrogation sur la marchandisation de l’art et l’utilisation de matériaux modernes (plexiglass, aluminium, contreplaqué, présents notamment dans l’art minimal). C’est le vide qui est ici mis en scène dans cette vitrine couloir et non un produit à admirer.

Composition : Mathieu Vasey

Musiciens : Emilie Hofer, Luise Lackner et Lou Simonett

« C'est rigolo d'aller voir un concert en n'ayant aucune idée de ce que l'on va entendre. Mais cette surprise n'est-elle pas gâchée par certains aprioris que l'on a sur telle

ou telle musique? Anticipation et Aprioris, Vide et Dissimulation, telles sont les maîtres mots de cette création inspirée par l'œuvre Corridor Store Front de Christo. »

3e étage

L’Appartement

Espace domestique autant que scène sociale, cet appartement est la reconstitution fidèle (mobilier, décor, œuvres d’art) de celui qu’a occupé et aménagé Ghislain Mollet-Viéville (né en 1945) au 26 de la rue Beaubourg à Paris, de 1975 à 1991. Collectionneur, agent d’art, expert auprès des tribunaux, G. Mollet-Viéville est avant tout un esthète qui a consacré, dès la fin des années 1960, son activité professionnelle à l’art minimal et à l’art conceptuel, dans le même temps qu’il déterminait rigoureusement son lieu de vie et jusqu’à son existence selon leurs principes. Aussi cet appartement peut-il être vu comme une œuvre en soi.

Composition : Novine Movarekhi

Musiciens : Manon Baudraz et Mathilde Henni

« Le langage musical de cette pièce appelée Pièce Vide, s’inspire de In C de Terry Riley et Musica Ricercata de György Ligeti. Caractérisée par le contraste entre motifs hétérogènes et continuité statique, la pièce se présente sous forme de canons poly-sonores qui émergent entre les motifs. Le mouvement musical se constitue dans le processus de dissolution progressive de ceux-ci. Le visiteur de L’Appartement est ainsi invité à développer une "écoute réduite" mais intensive dans cet espace vide sonore… »

Roman Opalka, OPALKA 1965/1-

L’art actuel a aussi ses ascètes qui vouent leur travail à l’exploration rigoureuse et bien souvent interminable d’un geste, d’une forme ou d’une procédure, le tout aboutissant à une œuvre d’une absolue cohérence sur laquelle le temps semble ne pas avoir de prise. Ainsi, Roman Opalka (1965-2011) a tracé, depuis 1965 et jusqu’à sa mort en 2011, la suite des nombres de 1 à l’infini à la peinture blanche sur une toile d’une taille invariable qui n’est donc qu’un « détail » de l’œuvre.

Composition : Eléonora Ban

Musiciens : Moritz Ankenbrand et Oscar Bacchetta

« Ce qui fut autrefois pour Opalka un passe-temps, au sens littéral, prend ici une toute autre dimension — celle de la musique. Deux temporalités : un tapis sonore, et des intrusions pour un effet 3D. Phrase-clé : blessure dans la texture. »

Siah Armajani, Salon Scheerbart — Scheerbart Parlour (2007)

Sous un plafond jaune et symboliquement toujours ensoleillé, s’organisent différents éléments de mobilier permettant aux visiteurs de s’asseoir, de s’allonger, de lire, de regarder les Models for Streets et le Dictionnary for Building qui sont comme autant de gammes d’architecte. Cet espace fut imaginé pour le Mamco par un artiste qui dès 1974, décide de se définir comme un "artiste public". S. Armajani (né en 1939) réalisera des structures fonctionnelles favorisant la rencontre entre les personnes : des passerelles piétonnes, des bancs, des jardins…

Composition : Marina Eckert

Musiciens : Sara Florès, Yves Paychere

« Sur un tic tac sarcastique d'une boîte à musique, cet ensemble vous emmène à la limite du rêve et de la réalité. »

L’Escalier

Maurizio Nannucci, Sign (1994)

C’est en 1967 que l’artiste italien Maurizio Nannucci (né en 1939) a commencé à utiliser des néons de diverses couleurs pour travailler avec le langage. Les quatre mots anglais, que nous découvrons en montant les escaliers, sont proposés à notre regard : Art, Text, Light, Sign. Les lettres de chacun de ces vocables ne sont pas alignées sur les murs mais additionnées sur un seul et même panneau. Seule la couleur du néon, unique pour chaque lettre, permet de les distinguer et de décrypter finalement le mot. En montant l’escalier, on lit le programme artistique de Nannucci : son art (Art) repose sur l’utilisation du signe (Sign) lumineux (Light) pour, bien souvent, parvenir à la composition d’un texte (Text).

Composition : Elvira Zabolonii

Musiciens : Georgia Rushton et Valentine Serralbo

« Cette petite pièce pour deux flûtes a été inspirée par les couleurs vives de la création et de l'emplacement qui est seulement un passage nous donnant une liberté. »

Programme du MAMCO