Écrites pour le duo Geneviève Joy/Jacqueline Robin en 1970, soit plus de vingt ans après la Sonate, les deux premières pièces ont été complétées par deux autres en 1975, formant ainsi un recueil homogène. Prolongeant l’esprit de Résonances, plus particulièrement pour la deuxième de ces Figures, Dutilleux l’applique ici à deux pianos, - l’un se reflétant dans l’autre par le biais d’harmoniques résonnant par phénomène de sympathie: les brèves figures d’un
piano se trouveront ainsi entretenues par les «clusters» en harmoniques (touches blanches/touches noires avec les avant-bras) de l’autre piano (première pièce). Basée sur un «rythme d’harmonies», l’écriture en miroir peut accentuer l’ambiguïté de l’écho insaisissable des blocs sonores (quatrième pièce). Succédant au Concerto pour violoncelle et précédant Timbre, Espace, Mouvement, ces pièces, de conception formelle originale, ne dissimulent pas leur dimension orchestrale tout en échappant au cadre des simples études.
Alain Poirier