Lou Harrison

Compositeur américain né le 14 mai 1917 à Portland, Oregon, mort le 2 février 2003

Photo Betty Freeman © Los Angeles Philharmonic, 1983
En concert
5 * 5 - 28.03 19h30
Œuvres jouées
Canticle No 1

Lou Harrison est l'un des compositeurs américains les plus inventifs et unique. Sa musique se distingue par une intégration omniprésente d’influences musicales amérindiennes et asiatiques et leur emphase sur la mélodie et le rythme, laissant souvent de côté l'harmonie.

Sa famille déménage de l'Oregon lors qu’il est âgé de neuf ans, et continue à fréquemment se déplacer autour de la baie de San Francisco. L'ambiance musicale très diversifiée de San Francisco est la principale force formatrice de sa vie. Il pouvait y entendre l'opéra cantonais, le chant grégorien, la musique espagnole, mexicaine et amérindienne, le jazz et la musique classique. La bibliothèque publique de San Francisco, avec son important département de musique, lui permet de se procurer le matériel de base à l’apprentissage de la musique. Il étudie le piano jazz, le chant grégorien et la direction en parallèle à son cours d’école secondaire. Il suit alors le cours de Henry Cowell sur la «Musique des peuples dans le monde» et étudie avec lui le contrepoint et la composition. Ce dernier et John Cage composent de la musique dominée par la percussion et trouvent de nouveaux instruments de percussion dans les entrepôts automobiles et les magasins d'importation; une de leurs découvertes fut le son merveilleux des sifflements aigus produit par les freins.

Harrison entre finalement à l'Université de Californie à Los Angeles pour travailler dans le département de danse. C’est là qu’il devient l'élève de composition de Arnold Schoenberg. Harrison développe un amour de la musique Ancienne et adopte l'ancienne forme de danse estampie pour certains mouvements rapides très rythmiques qu’il traduit par «Stampede» (débandade).

En 1943, il s’installe à New York où il travaille comme musicien et écrivain. Il s’agit de la période malheureuse de sa vie; il n’aimait pas sa situation, et constate qu'il est difficile de

gagner sa vie, bien qu'il ait écrit quelque 300 critiques musicales pour le Herald Tribune de 1944 à 1947. Il développe un ulcère de l'estomac et eu ensuite une dépression nerveuse.

Durant cette période, il fait la connaissance de Charles Ives et aide le compositeur se faisant âgé en éditant et préparant la performance de sa Troisième Symphonie dont Harrison a dirigé la Création. Ives assiste Harrison financièrement et, lorsque la Troisième Symphonie remporte le prix Pulitzer, Ives donne la moitié de la somme gagnée à Harrison.

En 1947, suite à sa dépression nerveuse, Lou Harrison change de style compositionnel. Il commence alors à imiter les sons des orchestres de gamelans qu'il avait entendus en 1939 lors de l’Exposition au Golden Gate. Il étudie le livre théorique de Harry Partch Genesis of a Music

(un cadeau de Virgil Thomson) et adopte diverses formes de la «juste intonation» plutôt que l'échelle standard de douze sons.

Harrison reprend ensuite une productivité importante, retourne sur la côte ouest en 1951, s’installer définitivement à Aptos en Californie et écrit de la musique aux sonorités et style principalement «Pan-Pacifique» destinée à des combinaisons inhabituelles d'instruments.

C’est en 1961 qu’il visite l'Asie pour la première fois lors d'un colloque de la musique du monde ; dès lors, il s’intéresse à former des orchestres de gamelan en Amérique du Nord, et élabore un «gamelan américain» réalisé par son partenaire William Colvig à partir de matériaux faciles à obtenir.

Il continue à écrire des centaines de compositions, et ses œuvres sont souvent enregistrées. Harrison a développé un système d'organisation musicale basée autour de formes mélodiques qu'il nomme «melodicles», des modèles rythmiques "rhythmicals" et de durée « icti controls». Lou Harrison est mort en 2003 sur le trajet pour un festival en Ohio dédié aux performances de ses œuvres.

traduit de l'anglais par Orane Dourde