Kaija Saariaho

Compositrice finlandaise née le 14 octobre 1952 à Helsinki

© Ircam, 1984
En concert
J'ai tendu des cordes de clocher à clocher - 25.03 20hAcadémie Archipel Ose! - 26.03 17hHorizon multiple - 31.03 22h30
Œuvres jouées
LichtbogenAile du songeFrom the Grammar of Dreams

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Site de l'auteur
saariaho.org

Kaija Saariaho est née en Finlande en 1952. Avant d'embrasser la carrière musicale, elle suit une année d'études à l'école des Beaux-Arts d'Helsinki: «Mon premier souvenir de composition, c'est la tentative de noter une musique «nerveuse et jaune» que j'avais en tête et que je ne parvenais pas à écrire. Mais à l'âge de quinze ou seize ans! je me suis rendu compte que je n'avais pas de génie. Je pensais qu'il existait suffisamment de mauvaise musique, et je décidai de devenir peintre. Je me suis inscrite à l'école des Beaux-Arts, la musique me paraissant alors trop importante, presque surnaturelle, aux confins du sacré. Au bout d'une année d'études, j'ai quitté cette école avec le sentiment d'un désespoir total : je ne pouvais plus vivre sans musique, rien n'avait de sens, seule la musique comptait...» (Extrait d'un entretien de Kaija Saariaho avec Ivanka Stoïanova.) Elle commence alors des études de composition à l'académie Sibelius de Helsinki, en 1976, avec Paavo Heininen. Ce professeur lui donne des bases très strictes: «Mon professeur était si important pour moi, j'avais tant de choses à apprendre que j'avais le sentiment de ne jamais pouvoir commencer à composer vraiment ma musique à moi.» Après ces années d'apprentissage, elle suit les cours d'été à Darmstadt en 1980 et 1982, où elle travaille avec Brian Ferneyhough, et étudie à Freiburg im Breisgau avec Klaus Huber entre 1981 et 1983. Dès 1982, elle s'initie à la

musique avec ordinateur à l'Ircam: ce sera un des éléments important de son travail compositionnel. Kaija Saariaho travaille également dans les studios d'Helsinki, de Stockholm et du GRM à Paris, ainsi qu'au studio de la fondation Strobel à Freiburg. Ses dernières oeuvres écrites en Finlande, comme Laconisme de l'aile, témoignent déjà d'une sensibilité très particulière pour le timbre, pour une écriture fondée sur le continuum son-bruits pour un sens harmonique raffiné. Kaija Saariaho s'enthousiasme pour la musique spectrale («Murail et Grisey ont été pour moi une vraie révélation»), où les problématiques du timbre et de l'harmonie entraînent une conception formelle nouvelle, qui n'est plus fondée sur des fonctions dynamiques, mais sur la matière même du son. Petals, pour violoncelle solo ou avec électronique, illustre parfaitement cette inclination. Dans ses oeuvres plus récentes, comme Lichtbogen, Kaija Saariaho recherche avant tout l'intégration de la matière instrumentale et de l'informatique, via la transformation du son en direct. Elle s'est dirigée, dans le même esprit, vers l'utilisation des formations orchestrales, où le spectre des couleurs est encore plus riche. «J'ai le sentiment paradoxal d'être à la fois très intuitive dans mes décisions et en même temps très attachée au contrôle systématique, qui est pour moi la seule manière efficace de vraiment tenir l'intensité et l'attention.»Kaija Saariaho vit aujourd'hui à Paris. Elle participe à la réalisation du festival de musique contemporaine d'Helsinki, et elle a reçu de nombreux prix pour son oeuvre.