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Dans Infinite Jest de David Foster Wallace et L’Antéchrist de Friedrich Nietzsche, je retrouve, par endroits, la même empathie et la même lucidité́ dans l'exploration de ce qui empêche l'homme de parvenir à une profonde connaissance/conscience de lui-même.
Le premier voit le mal suprême (« le grand requin blanc de la douleur ») dans la dépression névrotique (mélancolie, anhédonie), et le deuxième dans le christianisme (en fait dans les valeurs du monde moderne).
La candeur avec laquelle Foster Wallace s'attache à décrire et à comprendre ce mal est très proche de l'intensité́ désordonnée mobilisée par Nietzsche pour maudire le christianisme (malédiction qui procède par endroits d'un « Streben » – aspiration – postromantique, passionné et hallucinatoire, et qui vise en réalité́ à une transmutation de
Dans Ante Litteram, un troisième élément vient briser la narration dichotomique et presque minimaliste du texte : une citation (...consume the change...) qui renvoie à cette hygiène de l'amé que Nietzsche convoque, lui, dans son appréhension et sa description du bouddhisme. Ces trois axes – mal, morale et salut (ou hygiène de l'esprit) – qui parcourent transversalement et syncrétiquement Ante Litteram, en éclairent l'intuition musicale et en proposent une transmutation de toutes les valeurs.