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La «Méthode pour composer une valse à l'aide de deux dés» de Mozart est un exemple ancien de musique régie par le hasard. Mozart faisait participer l'auditeur directement au processus de création de l'œuvre. Dans la démarche de composition d'aujourd'hui, des algorithmes digitaux remplacent le jeu de dés concrets. Déjà depuis les années 50, de tels algorithmes sont l'objet de visions artistiques. Des compositeurs ont découvert le potentiel des algorithmes pour la construction de structures complexes et de dispositions expérimentales, ou alors comme antagonisme créatif, comme élément de surprise, méthode ou antagonisme intégré dans le travail artistique. De nouveaux horizons sont entrés dans le champ de vue en ce qui concerne la collaboration artistique entre l'homme et la machine grâce au développement vertigineux des techniques algorithmiques. On s'éloigne du hasard ou du calcul déterminé vers des processus autonomes et ouverts qui redéfinissent les rapports entre l'homme et la machine. L'intérêt ne porte pas uniquement sur le produit final, mais aussi sur les démarches qui y conduisent. Les uns font confiance aux balbutiements de l'intelligence artificielle et à la créativité autonome de l'ordinateur, les autres se réservent une instance de contrôle pour pouvoir intervenir dans les processus techniques et pour pouvoir les former.
Ce texte est paru pour la première fois dans le magazine Zeitfragen de MaerzMusik 2016. Il est reproduit avec l'aimable autorisation de Julian Kämper et des Berliner Festspiele.