Photo www.volpe.photography © Archipel 2017
La percussion et la voix sont les plus anciens instruments du monde. En dehors de cette considération qui les rapproche, tout les oppose: à l'inverse du chanteur dont les cordes vocales vibrent à l'intérieur même du corps, le percussionniste a un rapport éloigné avec son instrument. Il se sert de baguettes pour frapper, et évite ainsi la majeure partie du temps le contact direct avec les peaux, bois, métaux qui constituent l'instrumentarium percussif.
Dans Chœur mixte, je me suis paradoxalement intéressé à considérer l'ensemble de quinze percussionnistes
comme un ensemble vocal. En donnant aux musiciens, chacun muni d'une caisse claire, l'opportunité de chercher un rapport tactile, une vibration intime avec leur instrument. A travers des techniques de jeu plus frottées que frappées, et en allant chercher les harmoniques produites par la tension de la peau, les caisses claires se mettent à produire un chant, et entraînent les musiciens dans une grande respiration commune. Une manière de rompre l'effet de barrière souvent ressenti lorsqu'on se tient derrière une installation souvent foisonnante d'objets percussifs.