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Alberto Posadas

Hylé  (2013)  #22’
pour marimba préparé

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D.R.
En concert
Ecce Robo 1 - 18.03 15h

En grec ancien, «hylé» signifie la matière dont une chose est faite. Ici, le titre se réfère au bois, matière première du marimba. Aristote interprète cette idée de matière première de trois manières: la matière informe, indéterminée et incapable d'exister par elle-même (próte hylé), la matière déterminée (eschaté hylé) et la cause matérielle sous-jacente à un changement. Il est possible de voir un parallèle entre les deux premières définitions aristotéliciennes et la matière sonore abstraite, inconnue et imperceptible qui se concrétise à travers une forme. Dans ce cas, cette forme émane de l'instrument, ainsi que du changement qui se produit en l'instrument tout le long de l'œuvre. La percussion et le frottement extraient du bois et des autres matières des catégories sonores qui se retrouvent

immergées dans un processus d'exploration progressive du registre. L'œuvre divise l'instrument en cinq parties, donnant ainsi à chaque octave sa propre identité sonore. Le bois en est l'élément unificateur. Pendant la première partie de l'œuvre, chaque octave est «conquise». Les cinq octaves forment différents domaines qui sont à peine reliés entre eux. Progressivement, une partie de la préparation du marimba disparaît, l'instrument se met à nu, laissant ainsi apparaître sa nature acoustique originelle. Le changement d'identité sonore détermine la matière sonore et sa forme. Ce processus débouche sur la seconde partie de l'œuvre, où la préparation de l'instrument a pratiquement disparu et le registre est accéléré, en contraste avec la première partie.

Hylé a été commandée par Sisco Aparici et lui est dédiée.

  • Festival Archipel — 8 rue de la coulouvrenière 1204 Genève — +41 22 329 42 42