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Manifestation sonore et visuelle en hommage au futuriste Luigi Russolo, et à son manifeste de 1913 «L'art des bruits», Futuristie de Pierre Henry était à l'origine un concert-spectacle de musique concrète, mixé en direct, avec lecture poétique, projection de film, au milieu de reconstitutions factices des fameux «intonarumori», instruments inventés par Russolo pour l'exécution de sa musique de bruit. Étaient prévus: la lecture par un orateur du manifeste bruitiste de Russolo, la projection sur cinq écrans géants d'images cinématographiques de Monika et Bernard Hollmann, conçues dans l'esprit des photogrammes abstraits que fabriquait Guglielmo Tato – autre futuriste – dans les années 20. Les crépiteurs, bourdonneurs, striduleurs, glouglouteurs et autres «intonarumori» qui provoquèrent un beau scandale lors du premier concert futuriste d'avril 1914 à Milan, mais qui ont tous été détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, avaient été fictivement reconstruits sur la scène de Chaillot sous la