|
En 1957, le compositeur américain Lejaren Hiller (1924-1994) introduit dans le computer ILLIAC de l’Université d’Illinois des règles mathématiques et statistiques permettant à la machine de fixer la grammaire d’une œuvre pour quatuor à cordes auto-générée. L’Illiac Suite est la première partition conçue par un ordinateur. Presque simultanément à Paris, la firme IBM offre à Iannis Xenakis (1922-2001) des minutes sur son super-calculateur 7090. Jeune architecte musicien, assistant de Le Corbusier, féru de mathématique, ce dernier s’oppose à la musique sérielle en vogue à cette époque. Il pense que le son doit être traité dans sa masse, que la musique est faite de corpuscules sonores animés de mouvements browniens qu’un traitement statistique peut organiser. Inspiré par les recherches formalistes de l’Ecole
Ces œuvres, très rarement jouées, ont le charme vernien des anticipations du passé. Nous les redécouvrons interprétées par les meilleurs ensembles. Le KNM de Berlin joue l’Illiac Suite, Morsima-Amorsima et Herma (18 mars, Alhambra), l’Ensemble Contrechamps ressuscite Atrées (22 mars, studio Ansermet) en regard d’une création d’Alberto Posadas (1967), musicien espagnol qui, poursuivant l’approche mathématique de Xenakis, compose à l’aide de fractales.