Photo: Charlotte Krieger, artwork: Manuela Soto
Ella Soto s'est fait connaître en 2014 avec son premier projet «We're on a Mission». Ses beats r'n'b faits maison ne sont pas si différents de l'artiste elle-même: parfois imparfaits mais sincères et touchants, qui ont su attendrir le coeur et les oreilles de son publique. Influencée par le r'n'b et la World Music des années 90, souvenirs de son enfance, Ella essaie pourtant d'aller chercher en elle la profondeur plutôt que de se laisser flotter dans cette vague pop-commerciale dans laquelle elle évolue, notamment avec ses textes souvent féministes et engagés. En 2017, l'artiste sort son troisième EP «Sisterhood» sous le label Lausannois «Creaked Records», dont les sons sonnent plus profonds, entrainants avec une touche très mystique, sans surprise quand on sait qu'Ella Soto est souvent considérée comme une «jeune sorcière des temps modernes». A travers ce projet, elle souhaite encourager les femmes à retrouver leur pouvoir mais aussi à se
soutenir d'avantage entres elles. C'est en partie grace à «Sisterhood» qu'Ella a pu se produire dans certaines des meilleures salles et clubs de suisse, notamment au «Liztomania» pour le «Montreux Jazz Festival».
Mais Ella Soto c'est aussi une jeune femme qui depuis les debuts de sa carrière nous a partagé en toute sincérité son chemin, parfois long et souvent compliqué, vers l'amour d'elle même. Une destination qui, selon elle, devrait être d'avantage mise en avant dans une société qui se nourrit de notre manque de confiance en nous, notre besoin constant d'être validé ainsi que notre soif de perfection et d'excellence. L'artiste parle de cette ambiguité entre le besoin désespéré d'être aimé par l'autre et cette envie brulante d'enfin se suffire à soi-même. Elle nous partage son voyage, son ascension, elle nous parle de désir et de passion. Elle nous donne envie d'aimer, d'être aimé mais surtout de NOUS aimer.