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De l'intérieur vers l'extérieur: Dans Irrlicht, le matériel sonore des différents instruments ressort de la différentialisation de l'articulation des sons par ces instruments, soit par la modification du début (attaques, transitions «impures», consonnances), soit de la fin des sons (coupures, disparitions soudaines ou lentes), ainsi que d'un phrasé spécifique inspiré par la sonorité et par la mélodie de la voix humaine. Dans l'intervalle, on trouve des sonorités complexes, atypiques, inhabituelles; obtenues par des préparations et/ou des techniques de jeux spécifiques. Les bruits très variés forment une part importante de l'orchestre; ces bruits ont tendance à faire disparaître les caractéristiques instrumentales. A part cela, le placement ciblé des microphones induit des effilochements significatifs et des renforcements de détails sonores, produisant une spatialisation inhabituelle des instruments dans la sonorité de l'ensemble. Au cours de la pièce, certains instruments restituent de plus en plus des passages «parlés». C'est un discours en phonèmes; les syllabes en tant que combinaisons de voyelles et de consonnes prennent la place des notes et de leurs articulations. Ce matériel «rhétorique informel» s'organise parfois en discours, en tirades, en balbutiement ou en bégaiement. L'organisation de la forme de la pièce conduit à ce que les musiciens déposent leurs instruments et se servent de différents entonnoirs,