K. Saariaho et C. Hoitenga, photo www.volpe.photography © Archipel 2017
Dans Nymphea (nénuphar) pour quatuor à cordes et électronique, je continue l'approche des instruments à cordes que j'ai utilisée dans mes œuvres précédentes Lichtbogen et Io et je développe des procédés musicaux grâce à l'utilisation de l'ordinateur et de mes programmes informatiques. Avec cette approche, je fais spécifiquement allusion à l'élargissement du vocabulaire de la couleur ou du timbre des instruments à cordes et au contraste entre des textures limpides et délicates et de violentes et fracassantes masses de son. En préparant le matériau musical de la pièce, j'ai utilisé l'ordinateur de plusieurs façons. La base de la structure harmonique est constituée de sons
complexes au violoncelle que j'ai analysés au moyen de l'ordinateur. Les transformations rythmiques et mélodiques du matériel de base sont calculées par ordinateur; les motifs musicaux sont transformés progressivement. J'ai aussi utilisé des sons d'un véritable quatuor à cordes manipulés lors du concert. Une image m'est venue en composant: la structure symétrique d'un nénuphar glissant sur les flots. J'ai imaginé différentes interprétations de cette même image en plusieurs dimensions: une surface unique avec ses couleurs et ses formes et d'un autre côté des choses que l'on devine, les formes et dimensions d'un nénuphar blanc qui se nourrit dans la vase sous l'eau.