Salvatore Sciarrino |
« Introduzione all'oscuro » 1981 #18’ |
pour douze instruments |

© Philippe Gonthier
On appelle en général «introduction» un morceau qui en précède un autre, annonce, suggère, parfois par caractères contrastants, des éléments. Ce n'est pas le cas dans cette «Introduction à l'Obscur» qui suggère pleinement le sens d'une attente. Dans Introduzione all'oscuro, l'imitation, le transfert de certains sons physiologiques est évident: une sorte de dramatisation muette de la pulsation cardiaque et de la respiration. Ici, la musique tend à inverser les termes d'absence et de présence, les déplaçant vers ce qui est «spectral». Ce qui s'annonce ne se perçoit pas: reste seulement un mouvement aveugle et énigmatique d’accélération et de décélération des pulsations périodiques. Quelques réminiscences de chansons apparaissent (lambeaux de réel dans ce climat de tension) non seulement avec la magique indifférence des choses qui nous sont familières, mais plus encore, presque comme de limpides épiphanies. |