Luc Ferrari |
« Madame de Shanghaï » 1996 #15’ |
pour trois flûtes et sons mémorisés |

© Brunhild Ferrari
Le Trio d’argent m’a demandé d’écrire une composition avec bande qui devait s’inscrire dans un concert dont le thème était «Asia». J’ai eu alors l’idée de travailler sur le miroir et son image. En premier lieu, le Paris du 13ème arrondissement, pouvant être pris comme reflet de l’Asie, j’ai proposé à une jeune chinoise, Li Ping Ting, de se promener dans ce quartier… Elle demande dans un magasin de vidéo s’il existe La dame de Shangaï d’Orson Welles, puis après plusieurs aventures, elle tombe dans la galerie des glaces du film. Et là, sa vie devient très problématique. En second lieu, la partition pour trois flûtes, est aussi construite sur l’idée du miroir. Sur une note de base qui représente une glace horizontale, des accidents mélodiques se disposent au-dessus et au-dessous, créant des images et leurs reflets. Le temps du morceau aussi se regarde comme un miroir déformant, la fin étant la reconnaissance du début, mais comme si le miroir était embué par la chaleur du drame. Les 3 flûtes jouent une musique qui n’a pas de relation avec la bande, elles apparaissent comme dans un miroir brisé. Enfin, je peux dire que cette comédie dramatique est un peu un hommage au film d’Orson Welles. |