Daniel Zea |
« Bouffée délirante »
2008
#10’
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pour saxophone baryton et électronique |

© D.R.
Étude clinique: Le sujet est jeune, ayant parfois un terrain psychopathique ou caractériel. Le délire apparaît de façon soudaine, d’emblée constitué. Les hallucinations et les troubles du comportement seront là dès le début. De plus, c’est un délire polymorphe ayant pour thèmes la persécution, la grandeur, la toute puissance psychotique, la filiation mégalomaniaque, la dépersonnalisation, la transformation somatique etc. Le délirant pourra se donner une mission, souvent ésotérique. Le mécanisme est à base d’hallucinations auditives, ou psychosensorielles… avec automatisme mental. Le sujet aura tendance à interpréter. C’est un délire variable en intensité d’un jour à l’autre. Les thèmes délirants sont enchevêtrés sans systématisation (contrairement au délire paranoïaque). Le sujet passe d’un thème à l’autre. La conscience vivra ce délire comme une expérience irrécusable, concrète et immédiate. Il y aura ainsi une adhésion absolue du sujet à son délire, avec réactions affectives, motrices, voire même médico-légales. Le délirant n’est pas confus et conserve ses repères dans le monde extérieur. Néanmoins il sera hypnotisé par son délire et aura tendance à se couper de la réalité, avec quelques troubles de l’attention… Commentaire sur l’œuvre présentée: B.D (Bouffée Délirante) pour saxophone baryton et électronique en temps réel est une pièce qui explore divers horizons. D’abord au niveau instrumental B.D est une étude pour le souffle, et en même temps une exploration du phénomène vibratoire du tuyau de saxophone fermé. Au niveau électronique, B.D est une prolongation organique de l’instrument, dans l’espace, le timbre et le registre, générés à partir du son lui-même avec la complicité de l’interprète de la partie électroacoustique. Sur le plan esthétique, la pièce est un poème à 11 versets qui mène une réflexion sur la fragilité et l’extrême puissance de notre cerveau. |