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Jean Daetwyler
Compositeur suisse né le 24 janvier 1907 à Bâle, mort le 4 juin 1994 à Sierre
En concert: sa 19.3
Œuvres: Marche de Marignan
Daetwyler, Jean
D.R.

Né à Bâle le 24 janvier 1907, fils du confiseur Hans August Daetwyler, le compositeur suisse Jean Daetwyler commence l’étude du violon en 1915. En 1927, il décroche un diplôme de commerce ; désireux de se consacrer uniquement à la musique, il étudie au Conservatoire de Paris dans la classe de Vincent d’Indy et Charles Koechlin. Pour gagner un peu d’argent, il devient correspondant parisien régulier du journal fribourgeois La Liberté, sous le pseudonyme de Jean Devilliers, et joue dans les orchestres du Casino de Paris et des Folies-Bergère – sans compter ses activités de musicien au service du cinéma muet. Il revient en Suisse en 1933, puis en Valais en 1939. Sa carrière l’amène à enseigner la théorie musicale au Conservatoire de Sion, et à composer beaucoup pour toutes sortes de formations – même des indicatifs pour la radio et des musiques de films, en collaboration avec le réalisateur Roland Mueller. En 1949, il fonde le Conservatoire cantonal de musique du Valais avec Georges Haenni.

Son activité d’enseignant et de compositeur s’accompagne de tâches de transcripteur (sa transcription du Tiger Rag de Scott Joplin pour La Gérondine scandalise avant de connaître le succès) et de chef : en 1952, on le voit diriger la société L’Avenir de Chamoson ; il dirige également La Chanson du Rhône pendant 45 ans, et l’harmonie sierroise La Gérondine pendant 40 ans. En outre, il a écrit l’ouvrage Croches et anicroches en pays valaisan.

Volontiers descriptive, la musique de Jean Daetwyler combine des éléments grégoriens, populaires et impressionnistes en un style personnel coloré. La nature lui a souvent fourni son inspiration. Comme le prouvent les chants d’oiseaux stylisés confiés à la flûte de son Divertimento, Daetwyler ne songeait pourtant pas à utiliser les éléments bruts qui se présentaient à lui, mais entendait retravailler artistiquement ses impressions et ses sentiments. Ces derniers marquent aussi la Symphonie de la liberté

et les poèmes de Rilke mis en musique. Autre élément, sa Marche de Marignan est l’une des rares œuvres du genre, si ce n’est la seule, à ne pas moduler au trio. Devenue fameuse, au point d’occulter les autres facettes du talent du compositeur, elle a même valu en 2003 un pastiche du saxophoniste Laurent Estoppey. Enfin, proche du corniste Joszef Molnar, Jean Daetwyler s’intéresse au cor des Alpes, instrument pour lequel il compose quelques pièces.

Devenu un compositeur mondialement connu et une figure représentative du terroir valaisan, Jean Daetwyler s’est éteint le 4 juin 1994, d’une attaque cérébrale. A Sierre, une exposition permanente perpétue sa mémoire – un rôle qu’assume également une fondation.

Daniel Fattore
Fondation Jean Daetwyler