Yannick Haenel, né d'un père militaire, suit des études au Prytanée National Militaire de la Flèche, mais ne se sent pas l'âme d'un grand général. Il se tourne vers la littérature et commence à l'enseigner. En 1997, il crée la revue

Ligne de risque

avec Françoise Meyronnis.

Désespéré par les romans modernes, admiratifs des grands textes spirituels, il s'essaie à l'écriture et publie plusieurs œuvres comme Introduction à la mort française ou Evoluer parmi les avalanches chez Gallimard. L'auteur écrit aussi en 2005 un Essai sur les tapisseries de la « dame à la licorne » qu'il intitule A mon seul désir.

La même année, il met un terme à sa carrière dans le professorat. Mais c'est par la suite qu'il sera réellement reconnu en tant qu'écrivain. Il publie Cercle en 2007 et reçoit le prix Décembre puis le prix Roger Nimier. En 2010, il devient chroniqueur pour le magazine Transfuge, qui traite de littérature et de cinéma.

Cependant, c'est l'oeuvre Jan Karski, livre sorti en 2009 qui fera sa notoriété pour le débat qu'il fait éclater. Malgré le prix Interallié et celui du Roman Fnac, Claude Lanzmann publie une critique acerbe du livre dans Marianne, Lanzmann reproche à l'écrivain d'avoir plagié les dialogues du film Shoah sortit en 1985.

Les liens entre Jan Karski et Shoah paraissent effectivement indéniables. Débute alors la polémique Lanzmann/Haenel. Le cinéaste qualifie de « falsification de l'histoire », certains dialogues du livre qui sont présentés par l'auteur comme une fiction. Pour sa défense, Haenel revendiquera la liberté du romancier.

Le thème principal et récurrent chez Haenel est la liberté. Par son œuvre, il appelle à l'insurrection intrinsèque de chacun. La quête de singularité occupe une place prépondérante dans sa littérature.

La recherche de liberté par l'errance et le nihilisme conduit ses personnages à des périples initiatiques comme dans Cercle par exemple. Sa réflexion philosophique personnelle apparait comme une toile de fond dans les récits de Yannick Haenel.