Intarsimile est une commande du Concours Long-Thibaud, Paris, qui souhaitait pour la catégorie violon solo une petite pièce de musique nouvelle comme morceau imposé (5-6 minutes). J’ai accepté ce mandat avec plaisir et décidé de faire une « recomposition » à partir de deux de mes œuvres antérieures : Intarsi (1994)
était mon premier et unique concerto pour piano, inspiré du dernier concerto de Mozart, qui me trottait constamment dans la tête. Pour cette composition, je m’étais volontairement limité au registre du piano mozartien. Comme dans une marqueterie, quelques toutes petites citations du premier mouvement de ce concerto de Mozart apparaissent. Cette pièce était une commande du Festival de Lucerne pour András Schiff, qui l’a créée à Lucerne en août 1994, et elle est dédiée à Witold Lutoslawski. La deuxième œuvre utilisée est Intarsioso (2009),
pour laquelle j’ai réduit l’accompagnement orchestral avec 17 musiciens de Intarsi à un quatuor à cordes et un pianoforte. Cela demanda une recomposition très créative, facilitée il est vrai par l’ajout de textes tirés d’un poème du théologien et écrivain bernois Kurt Marti, DU. Eine Rühmung [« TOI. Une louange »] (2008), chantés par une voix d’alto (création au Festival de Lucerne 2009 par Jean-Jacques Dünki, pianoforte, ma fille Katharina Rikus, alto, et le Quatuor Arditti). Finalement, Intarsimile,
encore une recomposition « in extremis », pour violon solo, devient par comparaison une évidence. Je n’ai eu que très peu de temps avant le concours et j’ai écrit Intarsimile en dix jours, en l’occurrence une version sans tous les micro-intervalles, c’est à dire strictement dodécaphonique. Tous les candidats et candidates ont joué cette version dodécaphonique. Le concert du 1er avril 2012 à Genève verra donc la véritable création de l’œuvre avec les micro intervalles.