Cette pièce a été composée pour une performance dans le cadre d'un festival d'été sur le thème de la nature et de la culture, dans les ruines d'un monastère, qui devint plus tard une école, puis un musée.

Dans la composition, j'examine la question de la signification et la manifestation de la mémoire, le sens du temps dans la mémoire et comment cela peut être représenté dans la composition. Comment les différents moments s'interpénètrent ? Existe-t-il des temps lents et des temps rapides dans notre perception et dans la composition ? La mémoire ne peut-elle pas susciter une nouvelle unité de temps ?

Pour la composition, j'ai utilisé des échantillons individuels qui sont pour moi des métaphores du passé et du présent du monastère.

Un extrait de l'Ave Maria sert de métaphore pour le monastère, le son lent et intense, la texture et surtout le registre inférieur symbolisent comment le temps imprégne l'espace. Un extrait ricoche en alternance telle une balle de ping-pong et symbolise la rapidité, le saccadé, le temps ludique et la gestuelle d'un enfant.

Pendant le spectacle s'instaure un dialogue entre les extraits. Grâce à eux et aux sons électroniquement modifiés, j'invite notre perception à errer entre réalité et illusion.