Œuvres

Luis Naón
Perspectives (Urbana 20)  2004 #15mn
pour bande
Commande: INA-GRM
Joué le 29 mars à 12h

D.R.

Quand on abandonne le pays et l'on remonte la côte

le cheval tire vers l'avant et l'âme en arrière…

Extrait de « la añera » Atahaulpa Yupanqui

La pièce est divisée en 4 mouvements:

I – Souvenirs du bagne 4 '48

II – Scherzo du coiffeur 1 '11

III – Jeux rythmiques 5'10

IV – Finale de temps croisés 4'26

Une architecture simple est au centre du matériau de base:

Le rythme comme vitesse et le rythme comme découpage du temps. Un matériau qui avance, toujours, et un autre qui nous demande de nous poser, d'écouter chaque instant presque «en arrière» dans la jouissance du son.

La notion de perspective musicale pourrait être associée à un son immobile – c'était d'ailleurs la première idée contre laquelle je me suis battu – ensuite le mot s'est décliné en idées:

- Architecture: vue d'ensemble d'un édifice, d'une rue, d'un boulevard, représentée en deux dimensions sur un plan.

- Les perspectives sont incertaines, il n'y a pas une minute à perdre. Rester et contempler c'est mourir un peu.

- La perspective est la conjugaison d'un point de vue global avec un autre point de vue qui s'occuperait du détail. C'est un œil qui reconstruit le volume.

- Et aussi bien d'un point de vue général dans la vie que pour la représentation sur un plan, pour avoir une perspective il faut une ligne de fugue.

Lorsque l'on se met à observer, par l'écoute ou par le regard, les dimensions changent, deviennent relatives. L'aller-retour entre l'aspect général et le détail se fait à une très grande vitesse. Ce changement d'état de l'observateur est au creux de l'œuvre. L'oreille oscille entre la globalité et le détail infime. Le « temps immobile » n'existe pas. Rien ne se répète, jamais.

Luis Naón