Auteurs

Elliott Carter
Compositeur américain né le 11 décembre 1908 à New York, mort le 5 novembre 2012 à New York
String Trio joué le 23 mars à 11h

D.R.

Elliott Carter a étudié la littérature anglaise et la musique à l'université de Harvard. De 1932 à 1935, il travaille avec Nadia Boulanger à l'École Normale de Musique à Paris. De 1936 à 1940, Carter est directeur musical des ballets Caravan, puis il enseigne à St John's College dans le Maryland. Il fut également durant deux ans consultant à l'Office de l'information de guerre des États-Unis. Il enseigna encore au Peabody Conservatory, à la Columbia University, au Queens College, à Yale University, à Cornell University et à la Julliard School of Music. À partir de 1937, il publie de nombreux articles sur la musique, écrivant notamment des chroniques sur la vie musicale américaine dans la revue Modern Music, ainsi que des essais sur différents compositeurs (Ives, Stravinsky, Piston, etc.), sur sa propre musique, sur le jazz, la musique de film, l'opéra ou la situation du compositeur dans la société contemporaine. Il s'est essentiellement consacré à la composition à partir des années 50, recevant de très nombreux prix pour son oeuvre. Les orchestres les plus renommés et les plus grands solistes, de même que de nombreux ensembles de musique de chambre, lui ont commandé des partitions. Carter a abordé les différents genres de la composition, à l'exception toutefois de la musique religieuse et de l'opéra. Mais la plupart de ses oeuvres instrumentales, de même que ses trois cycles vocaux, comportent une dimension «opératique» sous-jacente.

Carter doit sa vocation musicale à son intérêt pour la musique moderne dans les années 20, lié à une curiosité sans fin pour toutes les manifestations artistiques nouvelles. Sa rencontre avec Ives, qui l'encouragea à devenir compositeur, fut décisive. Dans les années 30, sous la pression des événements politiques et sous l'influence de l'enseignement de Nadia Boulanger, Carter se rapprocha du style néoclassique. Ce n'est qu'à la fin des années 40 qu'il parvient à trouver son propre langage, fondé sur le sens de la continuité et sur l'individualisation des différentes couches de la composition. Ecrivant une musique exigeante, loin du style américanisant d'un Copland ou d'un Bernstein, mais loin aussi de l'expérience sérielle, qu'il jugea à certains égards sévèrement, Carter a construit son oeuvre avec une certaine lenteur et dans un grand esprit d'indépendance.

Homme d'une immense culture, il a réalisé une synthèse entre les diverses tendances de la musique de ce siècle et entre des conceptions musicales appartenant à des époques ou à des cultures très différentes. Sa musique n'a cessé de s'épanouir toujours plus librement, sur des bases extrêmement solides, sans la moindre recherche de séduction et sans compromission.

Philippe Albèra