Œuvres

Thomas Adès
In Seven Days  2008 #30mn
piano concerto [3.3.3.3, 4.3.3.1, 4 perc, 8.0.8.6.4.]
Commande: Southbank Centre and the Los Angeles Philharmonic
Chaos-Light-Dark ■ Separation of the waters into sea and sky ■ Land-Grass-Trees ■ Stars-Sun-Moon ■ Fugue: Creatures of the Sea and Sky ■ Fugue: Creatures of the Land ■ Contemplation
Joué le 27 mars à 20h
Photo Régis Golay © Archipel, 2014

Cette pièce est un ballet-vidéo en sept mouvements, joués en continu. Elle suit l’histoire de la création. L’histoire se déroule en une série de variations, reflétant la structure en deux parties du récit: les jours 1, 2 et 3 sont complémentaires des jours 4, 5 et 6. Au septième jour, le thème est présenté dans sa forme la plus simple. (Thomas Adès)

La Création comme sujet suggère explicitement que la musique se focalise sur la création – sur la façon dont des minuscules particules de son peuvent se combiner, se recombiner et se bousculer les unes contre les autres afin de produire une continuité d’une demi-heure. In Seven Days est une composition fractale, une œuvre dans laquelle certains éléments simples – aussi simples que les degrés de la gamme ascendante initiant le tout – sont répétés encore et encore dans des contextes en état de perpétuel changement rendus possibles grâce au contrôle rythmique et harmonique virtuose du compositeur; sa tonalité distendue émerge, totalement neuve, de décennies de traditions musicales aussi bien populaires que classiques.
Adès compose contre un contrepoint visuel et ne cherche pas tant à évoquer les objets de Création que les processus et les énergies. La séparation de la mer et du ciel par exemple, est imaginée dans ce qui pourrait être une simultanéité infinie de lignes ascendantes et descendantes suggérant peut-être les escaliers perpétuels d'Escher. Telle une plante portée par son bourgeonnement, la musique s’articule comme une variation croissante passant de l'extrême grave à un point culminant majestueux.
L'astronomie nous rappelle que ce travail est également un concerto pour piano. La fugue en deux sections – la fuite et la mise en avant du piano – nous informe que tout est comme une douce chute, une calme bénédiction. Or, à la fin de la contemplation suivante, l'ensemble du processus semble sur le point de recommencer. La Création est perpétuelle.

Paul Griffiths
traduit de l'anglais par Orane Dourde