«…hat also der Geist die Bewegung seiner Gestaltend beschlossen»
[…aussi l'esprit a conclu le mouvement de ses figurations]

Hegel, Die Phänomenologie des Geistes.

Le titre de cette œuvre m’est apparu lors de sa réalisation, alors que les idées initiales sont mises en perspectives puis éclaircies par le travail. Il s’agit de la citation d'un poème de Beckett, Serenade I. Confronté à la musique, ce poème a une valeur polysémique. Il évoque à la fois mon travail sur les objets dans un contexte de répétition complexe et d'autosimilarité ainsi qu’une

sonorité récurrente particulière et la mise en scène de l'énergie dépensée par le corps dans la réalisation du son. Cette citation décrit allusivement une façon obsessionnelle de travailler la matière sonore.
Limae Labor: travail de la lime. Allusion à Horace, Ars Poetique, 291-292: «Et le Latium n'aurait pas été moins grand par sa littérature que par son courage et l'éclat de ses armes, si le lent travail de la lime ne rebutait tous nos poètes. Vous donc qui êtes du sang de Pompilius, reprenez vos vers tant que vous n'aurez passé de longues journées à raturer, à élaguer, à repolir vingt fois votre ouvrage». (Samuel Beckett, Les Os d'Écho et autres précipités, Les éditions de minuit, p. 52)

Plus d'un an et demi s'est écoulé depuis la disparition d'Éric Gaudibert, et nous sommes encore incrédules aujourd’hui…peut-être est-ce en raison de l'élan vital qu'il a toujours dégagé, en raison du souffle généreux qui respire encore en nous? Ainsi se formulent nos hommages en sa mémoire.