Éliane Radigue est l'auteur d'une œuvre singulière voire sans égale dans le paysage musical français. Elle étudie le piano et la harpe, se familiarise avec l'avant-garde artistique et musicale avant de se lancer, à la fin des années 1960, dans la composition.
Ses méthodes d'écriture puisent dans la musique concrète française, à laquelle elle s'est formée auprès de Pierre Schaeffer puis de Pierre Henry (elle est son assistante en 1967-1968): le primat de l'objet concret, l'empirisme des manipulations, le support comme œuvre in fine en sont quelques-uns des traits saillants. Son matériau présente des affinités avec l'esthétique américaine, entre le minimalisme de La Monte Young ou Phill Niblock et les recherches à caractère scientifique menées par Gordon Mumma et Alvin Lucier.
C'est avec pour seuls compagnons son fidèle synthétiseur ARP 2500 et un magnétophone qu'Éliane Radigue bâtit patiemment, pendant trois décennies, une oeuvre électronique tout en bourdons, temporalités étirées, battements aux confins de l'infra-perceptible, métamorphoses infimes de textures…
L'année 2001 marque un tournant