La création ex-nihilo est une affaire divine. Les artistes copient. Ils s'en défendent, mais toute œuvre se réfère à un modèle. C'est dans ce travail de « reprise », au sens de la couturière reprisant un vêtement, qu'Adorno situait la vitalité de l'art. Chaque œuvre humaine - imparfaite et inachevée, laissant aux générations suivantes la possibilité de la poursuivre en repassant sur les cicatrices des imperfections passées.

Archipel 2010 propose des concerts, spectacles vidéos et chorégraphiques, installations sonores, films, comme autant de variations autour des thèmes de l'identité et de la différence, de la reprise et du modèle, de l'imitation qui n'est qu'apparence d'imitation, du double où la confrontation du « même » fait entendre la « différence ».