La Nature est le plus sûr modèle de l'art. Mais la musique qui en a tiré ses lois depuis Pythagore, ne pouvait, jusqu'à l'invention du magnétophone, en utiliser directement les sons. Aujourd'hui, l'omniprésence de l'électronique et de l'informatique, replace le modèle naturel au centre de l'esthétique.

Pour les compositeurs acousmatiques, Bayle, Parmegiani, Lejeune, Smalley, la nature est un vivier de sons et de formes. Sous leur égide, le Centre de Musique Électronique de la HEM de Genève présentera et commentera chaque jour les œuvres électroacoustique des compositeurs du Conservatoire (du 23 au 27.3 12h15, Pitoëff), une occasion unique de découvrir la jeune génération.

Chez Tristan Murail l'électronique n'est jamais un artifice. Elle est un microscope dévoilant la richesse du son naturel, outil constitutif d'une musique s'inspirant des modèles physiques. Le parfait équilibre d'une imagination impressionniste et des rigueurs mathématiques de son traitement, en fait le modèle des musiques mixtes. Les cinq créations des jeunes compositeurs de la HEM de Genève sont nécessairement jouées en regard de son œuvre (20.3 17h, MCP).

La nature, ou plutôt la botanique, est aussi le modèle de Daniel Zea qui crée une véritable jungle sonore dans la Maison Communale. Changeant l’échelle de notre perception par un dispositif complexe associant l’ordinateur à 180 «fleurs haut-parleurs», il nous invite à devenir des insectes butinant les sons d'un nouvel éc(h)osystème (du 19 au 28.3, MCP).

Et c'est encore une promenade, mais conceptuelle, que nous proposent Pauline Julier et Xavier Lavorel qui transposent en une installation musicale et théâtrale la nouvelle Le Jardin aux sentiers qui bifurquent de Jorge Luis Borges. Les bifurcations narratives du récit d'espionnage de Borges y sont incarnées par des stations parmi lesquelles l'auditeur se déplace à la recherche d'une solution au crime. Dans cette fiction en forme de labyrinthe sonore, chacun construira son fil (du 19 au 28.3, MCP).

Renforçant ses partenariats régionaux, Archipel 2010 rayonne tout autour de son lieu central, la Maison Communale de Plainpalais, qui accueille comme chaque année les installations, la médiathèque, cinq concerts, six salons d'écoute et le public à son bar. Concerts et spectacles se déroulent aussi au Théâtre du Grütli, à Bonlieu-Scène Nationale d'Annecy, à Château Rouge-Scène Nationale d'Annemasse, au Studio Ansermet et au Victoria Hall.

La Compagnie Quivala, Contrechamps, le Centre International de Percussion, les ensembles Vortex et Mondrian, le Duo Durupt, l'ensemble Namascae, le Centre de Musique Ancienne de la HEM de Genève, l'Ensemble Contemporain de la HEM de Lausanne, l'Ensemble Makrokosmos, l'Ensemble Arc-en-Ciel de Zürich sont au nombre des interprètes suisses de cette édition. Mais Archipel 2010 fera venir également, pour la première fois à Genève, les ensembles français TM+ et Sillages, ainsi que l'Ensemble Musikfabrik de Francfort.

Nous sommes heureux de poursuivre nos partenariats avec le Théâtre du Grütli, le Concours de Genève, les HEM de Genève et de Lausanne, Bonlieu, et d'en inaugurer de nouveaux avec la Société Suisse de Musique Contemporaine, la HEM de Zürich, Château Rouge, et les «Concerts du dimanche» de la Ville de Genève.