Johann Treichel |
« Lachrimae » 2008 #9mn |
pour bande magnétique |

D.R.
Lachrimae, pour huit haut-parleurs (à la mémoire de Pascal Stauffer), se veut une synthèse entre trois procédés de composition bien distincts. Tout d'abord une « réinterprétation électroacoustique » de Seven Tears de John Dowland, dont on peut entendre quelques vestiges, notamment sur le plan harmonique. Vient ensuite l'art de l'autodestruction thématique propre à la musique de Gustav Mahler comme à la philosophie de Friedrich Nietzsche. Les valeurs sont toutefois inversées dans le cas de Lachrimae. Aucun son « beau » n'est « enlaidi », le procédé est le contraire: des attaques violentes de percussion naissent les sons les plus lisses (comme, par exemple, la timbale dans la dernière minute). La pièce ne se veut pas hédoniste pour autant. Enfin, la forme de la pièce s'inspire de l'orchestration d'Anton Bruckner : passages « brusques » d'un registre à l'autre, maintien, à certains moments d'un niveau proche de la saturation, et à d'autres, travail sur le détail infime. |