Calendrier
dimanche 1er avril 13h30
Maison Communale de Plainpalais, salle des assemblées
Vernissage
Présentation de «Au nom des opprimés» de Klaus Huber30mn
par Philippe Albèra en présence du compositeurentrée libre
 
 
 

Klaus Huber
Au nom des opprimés. Écrits et entretiens

Édité par Philippe Albèra

La musique de Klaus Huber (né en 1924) est une musique engagée; elle refuse l'idée de l'art pour l'art. Les sources de cet engagement sont spirituelles. Elles n'ont pas conduit Huber à s'isoler du réel, mais au contraire à l'affronter. Dès les années soixante, sa musique est devenue une protestation contre l'injustice et la violence: elle est au service de tous ceux qui combattent pour leur dignité à travers le monde. Le titre du grand oratorio composé sur les textes du prêtre nicaraguayen Ernesto Cardenal, Humiliés, asservis, abandonnés, méprisés, achevé en 1982, témoigne de cet engagement éthique et politique. Dans les années quatre-vingt-dix, révolté par la première guerre du Golfe, Huber s'est intéressé à la culture arabe et y a découvert de nouvelles possibilités musicales. S'inspirant des modes de la musique arabe, il a dès lors travaillé sur des textes comme ceux de Mahmoud Darwisch, le grand poète palestinien. Il s'est aussi beaucoup inspiré du poète russe Mandelstam, auquel il a consacré un opéra.

Mais Klaus Huber s'est aussi engagé concrètement dans la vie musicale: en fondant un atelier de compositeurs à Boswil, puis en prenant la direction de l'Institut pour la nouvelle musique à Fribourg-en-Brisgau, dont il fit un centre novateur, ouvert aux échanges, aux rencontres avec des personnalités diverses, et où la spéculation fut liée à l'expérience concrète.

La musique de Huber voudrait provoquer un véritable retournement de la conscience; aussi échappe-t-elle aux seuls critères esthétiques. Polarisée par la conjonction des contraires, elle oppose une résistance opiniâtre à toutes les formes d'assujettissement, de manipulation ou de récupération.

Les textes que Huber a écrits permettent d'orienter le lecteur et l'auditeur vers le contenu de ses œuvres. Dénué de tout jargon technique, ils révèlent les idées qui ont fait naître les œuvres et qui ont déterminé leur forme. Textes généreux, ils ouvrent l'esprit à d'autres possibles.

Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Vincent Barras et Marc-Ariel Friedemann.