L'idée d'une fausse polyphonie, simulée par plusieurs lignes mélodiques qui s'interrompent les unes les autres, est constamment présente dans les pièces pour violon de Bach, aussi bien que chez d'autres compositeurs pour lesquels la polyphonie est pourtant essentielle.
Dans Microscopi 3 : Calc, j'utilise, en plus de cette simulation de la polyphonie, une autre technique qui va dans le même sens mais qui était infaisable à l'époque de Bach, car elle implique l'ordinateur. Le violon sur scène est ici en contrepoint avec lui-même de deux façons : avec des sons normalement inaudibles qui sont amplifiés par le micro et diffusés dans la salle, et avec un violon virtuel généré par l'ordinateur qui réagit aux stimuli sonores du violon naturel. Le musicien sur scène interprète librement la partition, la machine, programmée pour être faussement intelligente, crée en temps réel un calque de cette musique.